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Les mécanismes des délocalisations profitent-ils à tous les acteurs économiques ?

01/06/2005 - reflexions delocalisation europe

Juillet 2005, Quentin Bronner et David Herrgott

Introduction

I. Les délocalisations vues depuis les pays du Nord

II. Les délocalisations vues par les pays du Sud

III. La synthèse sociale des délocalisations

Conclusion

Introduction

Les délocalisations sont au cœur de l'actualité aujourd'hui. Si ce n'est pas une entreprise qui est délocalisé dans un pays en développement, les médias ne cessent de vanter atouts et inconvénients des différents marchés de l'emploi mondiaux.
Les centres d'appels sont aujourd'hui la vitrine des délocalisations. Car ils sont indispensables aux yeux de la société dans les pays délocalisant, et car ils sont le fleuron tertiaire des régions accueillant les entreprises délocalisées. Cet exemple traduit l'enthousiasme de certains pour l'accélération du processus, mais rappèlent aussi une polémique autour de la fuite de certaines entreprises à l'étranger, comme l'évoque Patrick Devedjian (1), en voulant obliger aux centres d'appels d'indiquer leur situation géographique.
Mais avant de s'engouffrer dans un débat de cette nature, il faudrait commencer par définir ce processus de délocalisation

Le processus de la délocalisation est corollaire et générateur de la mondialisation de l'économie. La délocalisation trouve sa problématique au cœur de l'emploi, en confrontant les différents marchés du travail à l'échelle internationale et mondiale.
La délocalisation s'exprime sous différents types et à différents degrés Une délocalisation peut se traduire par un déménagement totale de la production à l'étranger, ou, dans une moindre mesure, une partie de l'unité de production dans le cadre de conception de produits semi-finis (2). Est aussi considéré comme délocalisation une externalisation, qui consiste en une sous-traitance d'un maillon de la production. Dans tous les cas, elle exprime l'action de déplacer l'activité productive dans un autre pays.
Ce déplacement répond aux besoins de l'entrepreneur à l'ère de la mondialisation : produire là ou c'est le moins cher et vendre à proximité des marchés solvables.

Bien que l'entrepreneur agisse dans une optique d'amélioration de son coût de production, les délocalisations n'ont pas le même impact pour les différents acteurs économiques, selon leur rôle dans la production, et selon leur situation géographique dans le processus de la délocalisation.
Outre l'entrepreneur, les forces de travail sont mises en concurrence sur le marché mondial au détriment de certaines qui seront non exploitées en raison de leur coût, et d'autres qui seront surexploitées pour leur coût bon marché. Mais le travailleur bon marché ne risque-t-il pas d'être surexploité et sous-payé comme l'invoquerait Marx (3) ? De même, le nouveau chômeur issu du secteur industriel n'a-t-il pas intérêt à se former pour augmenter son statut social ? Les intérêts des travailleurs sont donc antagonistes et contradictoires selon le fait qu'ils soient délocalisés ou non.
Il en est de même pour l'Etat. Le pays délocalisant doit il craindre la délocalisation de ses industries ou se réjouir de son déversement de population vers le secteur tertiaire (4) ? Et le pays accueillant les nouvelles industries préfèrent-il nourrir son bassin d'emplois ou ne pas respecter les accords de Kyoto ?
Ainsi, les différents acteurs économiques que sont l'entrepreneur, le salarié et l'Etat voient différentes analyses du processus de délocalisation. De plus, cette analyse se différencie selon que le pays accueille ou voir partir des entreprises. On peut donc s'interroger si les mécanismes des délocalisations profitent à tous les acteurs économiques.

On observera le processus des délocalisations sous l'angle des pays occidentaux, dit du « Nord » où les entreprises délocalisent, et sous l'angle des pays du « Sud » qui accueillent des entreprises occidentales.
Dans une première partie, nous analyserons le processus des délocalisations vis-à-vis des pays du Nord qui sont pressurisés par les marchés mondiaux et l'innovation. Nous analyserons les mécanismes des types de délocalisations possibles et leurs conséquences sur le bassin d'emploi local et les entreprises.
Puis, nous analyserons les mêmes phénomènes et mêmes conséquences aux délocalisations, mais vis-à-vis des pays du Sud qui accueillent les entreprises qui sont délocalisés en optimisant leurs facteurs de production et leurs marchés locaux.
Troisièmement, nous ferons la synthèse sociale sur le processus des délocalisations en montrant les véritables conséquences observées au niveau de l'emploi, de la force de capital et de l'Etat.

(1) En octobre 2004, un arrêté obligeant les centres d'appels à indiquer leur situation géographique a été proposé par le ministère locataire de Bercy. Mais sous la pression des lobbies et des pays d'accueil des centres délocalisés, le projet fut renvoyé aux oubliettes
(2) On parle dans ce cas d'une délocalisation passive. Seules des consommations intermédiaires sont produites à l'étranger.
(3) Il existe pour Karl Marx un sous travail, qui représente une part du travail réalisé par l'ouvrier mais qui n'est pas reconnu et payé par la force capitaliste qui maintient sa pression sur le salaire.
(4) Alfred Sauvy évoque la théorie du déversement de la population d'un secteur à un autre.



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